Puy-du-Fou : une prouesse technologique unique au monde

Le saviez-vous ? Le Puy-du-Fou propose un spectacle unique au monde à base de drones

Quand on évoque le Puy-du-Fou, on ne pense pas forcément à l’aspect high-tech de ce parc mondialement connu. Et pourtant, grâce à de nombreuses prouesses technologiques, le Puy-du-Fou est aujourd’hui un véritable exemple à citer dès lors que l’on parle d’innovation dans le domaine du divertissement.

Imaginé par Philippe De Villiers, le Puy-du-Fou met en scène l’Histoire à travers des spectacles grandioses et vivants. Tout a commencé en 1978 avec un spectacle nocturne, la Cinéscénie, imaginée dans le but de retracer l’histoire d’une famille française du Moyen Âge à la Seconde Guerre mondiale. En 1989, le Grand Parc du Puy-du-Fou est créé pour y ajouter des villages thématiques et des spectacles diurnes pour les visiteurs. Pour gérer l’ampleur grandissante d’une telle organisation, il a fallu cadrer les choses. Le Puy du Fou est un groupe composé principalement d’une association loi 1901 et d’une SAS. L’association organise le spectacle de la Cinéscénie, avec le renfort de très nombreux bénévoles, et détient la SAS qui gère le Grand Parc.

Le succès du Puy-Du-Fou ne s’est jamais démenti. Sacré deux fois Meilleur Parc Du Monde, et ayant accueilli 2,3 millions de visiteurs en 2018, le Puy-du-Fou est une exception française.

Et son succès n’est pas dû au hasard. Avant d’être dévoilées au public, les nombreuses créations sont préparées pendant des mois, voire des années pour certaines.

Le Dernier Panache : conçu en 3D sur Blender avant d’exister

C’est le cas du Dernier Panache. C’est le premier spectacle que nous ayons découvert en arrivant au Puy-du-Fou il y a quelques semaines. Nous étions plusieurs journalistes et blogueurs à avoir été invités par le parc pour découvrir l’aspect techno de cet endroit hors normes.
Le Dernier Panache raconte l’épopée d’un officier de marine français : François Athanase Charette de la Contrie, héros de la guerre d’indépendance Américaine. Les grands moments de la vie du héros se succèdent dans plusieurs décors réels auxquels s’ajoutent des vidéos diffusées en 4K et affichées sur 100 mètres d’envergure autour de la tribune qui peut pivoter à 360° !

Le Dernier Panache : une vraie fausse mer, mais de vrais acteurs

Le Dernier Panache. Un spectacle à 360° qui raconte la Guerre de Vendée

L’originalité de ce spectacle réside donc dans le fait qu’il se déroule à 360° autour du public. Dans une salle de 2400 places, les gradins tournent pour suivre l’action qui se déroule sur une scène, elle aussi circulaire. Le spectateur est rapidement happé par un mélange de mapping vidéos sur des murs de toiles blanches de plusieurs mètres de haut, et de décors immenses, où le bois se mêle à la pierre, à la terre, et sans doute au carton, mais que l’on ne remarque jamais. Les décors sont vraiment soignés, et c’est un point commun avec les acteurs, qui eux, évoluent avec efficacité dans cette magnifique scénographie. Tous interprètent avec motivation des rôles que l’on sent réellement maîtrisés.

Le spectateur assiste ainsi à une reconstitution où son attention est requise en permanence, et on ne peut qu’être bluffé chaque seconde par la qualité du spectacle.

De plus, un détail m’a frappé : les play-back des intervenants sur scène sont parfaitement synchronisés avec la voix des récitants, qui eux, ont enregistré leurs bandes son des mois auparavant. J’ai remarqué la même synchro toujours aussi parfaite sur tous les spectacles du Parc.

Et c’est d’autant plus impressionnant que les spectacles du Puy-du-Fou se déroulent plusieurs fois par jour. Le Dernier Panache est ainsi joué 7 fois par jour pendant 34 minutes. Bien entendu, les équipes d’acteurs tournent, et sur Le Dernier Panache, ce sont par exemple 95 personnes qui sont nécessaires pour faire vivre le spectacle, dont 36 personnes sur scène.

On doit l’idée de la création de ce spectacle à Nicolas et Philippe de Villiers, et sa conception a demandé un an et demi de travail à un artiste 3D qui a tout modélisé en 3D sur ordinateur dans le logiciel Blender.

Adrien Gothereau, responsable technique du Dernier Panache, nous dévoile l’envers du décors.

Une fois le spectacle scénarisé et chaque personnage modélisé, la véritable mise en scène a pu commencer. Ensuite, tous les éléments : son, lumières et vidéos sont synchronisés grâce au logiciel de scénographie Modulo Kinetic, et le résultat est impressionnant. C’est sans doute l’un des spectacles qui m’a le plus marqué durant ce week-end.

Tout autour de la scène 8 zones de projection géantes pour raconter une Histoire vivante en grand format

Plusieurs autres animations ou spectacles, même s’ils sont moins dépendants de la technologie, nous ont également éblouis. Mousquetaire de Richelieu, les Vikings, Le Signe du Triomphe, Le Bal des Oiseaux Fantômes, sont des pépites de mise en scène qui ne peuvent pas laisser insensibles. Que ces spectacles se déroulent dans de grandes salles dédiées, ou à l’extérieur, tout est réglé au millimètre près. J’ai rarement vu un un parc où chaque attraction est au même niveau que toutes les autres.

En plus des spectacles vivants, il faut aussi souligner la qualité des spectacles en immersion. Que ce soient Les Amoureux de Verdun ou le Mystère de la Pérouse, les acteurs se mêlent aux automates, et les spectateurs évoluent dans un décors qui est animé en permanence. C’est extraordinaire, et bien loin (au dessus évidemment) de ce que peut proposer DisneyLand Paris, en terme de réalisation, de qualité des décors, et de richesse des contenus proposés aux visiteurs.

De nombreux spectacles en immersion ajoutent du contexte et de la matière à un parc entièrement dédié à l’Histoire de France

Cinéscénie : un spectacle de drones invisibles, mais très remarqués

Mais le clou du spectacle a lieu deux fois par semaine, chaque vendredi et samedi soir, de juin à septembre. Il s’agit bien sûr de la Cinéscénie, extraordinaire spectacle nocturne, qui, depuis 1978, retrace l’histoire de la Vendée en 1h30 grâce à 4 150 Puyfolais. Les Puyfolais, ce sont ces bénévoles en provenance des communes de la région, qui participent au spectacle chaque weekend. Sur scène, 2550 acteurs et cavaliers, devant un public aussi nombreux qu’a Bercy ! Mais en coulisses, ce sont aussi 600 bénévoles qui s’affairent pour faire tourner le spectacle.

La scène de la Cinéscénie est gigantesque. Elle est en réalité constituée de plusieurs éléments bien réels : châteaux, maison, mais aussi espaces verts et même un lac. Les acteurs évoluent devant un public très nombreux qui en prend plein les yeux, et les oreilles.

13 000 personnes assistent à chaque représentation de cette fresque historique en plein air. Et si la Cinéscénie est le spectacle majeur du Puy-du-fou, le clou du spectacle arrive vers la fin, et si on connait pas le secret, on pourrait facilement passer à coté.

Les 30 drones Neopter portent des éléments de décors !

Vers la fin du spectacle, des anges s’envolent dans le ciel. Ils sont 30, et le public qui les voit doit sûrement se demander « Mais comment font-ils ? »

Le secret : 30 drones spécialement développés pour le spectacle et chacun capable de porter un élément de décors (bougies, drapeaux) qui sera donc visible par l’ensemble du public.

Les drones s’appellent Neopter et ils ont été conçus par une startup de la région : Pixiel. Chaque drone est un puissant aéronef doté de 6 hélices et capable de porter 2kg de charge utile pendant près de 17 minutes. L’ensemble du show des drones Neopter est entièrement automatisé. La chorégraphie est préparée à l’avance sur ordinateur et une seule personne est nécessaire pour lancer l’envol des 30 drones Neopter.

Bien entendu, le dispositif de sécurité est impressionnant. Pendant le spectacle, plusieurs techniciens, toujours bénévoles, sont sur le pied de guerre pour vérifier le bon déroulement de la chorégraphie des drones. Ils scrutent les écrans et le ciel enfin d’être sûrs que les appareils en vol ne sortent jamais de leur périmètre de sécurité. Il leur est est bien sûr interdit de survoler le public, les acteurs, et même de sortir de leur champ d’action, défini en l’accord avec la DGAC (Direction de l’Aviation Civile).

 

La flotte des drones Neopter

La zone de vol des drones : ultra sécurisée et autorisée par la DGAC

Le centre de contrôle de la flotte Neopter

Pendant, et même en dehors du spectacle, la zone est d’ailleurs totalement interdite au survol, même par l’armée.

C’est un dispositif unique au monde, car même si le fondeur Intel développe depuis quelques années des bataillons de drones dédiés aux spectacles, comme on a pu le voir en Chine ou au CES de Las Vegas en 2018, rien d’équivalent aux prouesses des Neopter ne semble exister ailleurs dans le monde.

La flotte Neopter est aussi accompagnée d’un autre drone particulièrement discret et pourtant très important lors du spectacle de la Cinescénie. Pendant le spectacle, un acteur marche seul au bord de l’eau. En pleine nuit, il est éclairé par un spot qui semble voler au dessus de lui.

En fait, le spot est porté par Neolight, le 31ème drone Neopter équipé de ce puissant projecteur. Là aussi, on peut vraiment parler d’exploit, car en dehors du Puy-du-fou, personne n’a encore imaginé pouvoir confier l’éclairage d’un spectacle à des drones ! Encore une fois, nous avons été très impressionnés.

Le drone Neopter éclairagiste !

Lors du final de la Cinescénie, les 30 drones Neopter s’envolent pour porter les anges aux cieux. Au propre, comme au figuré !

La Cinéscénie accueille 13 000 spectateurs à chaque représentation. L’équivalent de Bercy !

Si le Puy-du-Fou vous intéresse, n’hésitez pas à vous rendre sur le site du Parc, très garni en photo, vidéos, qui vont donneront un aperçu de tous les spectacles en cours. En revanche, vous n’y verrez que très peu d’infos sur la partie technique dont je vous ai parlé, histoire de garder la magie intacte pour les  spectateurs.

Je remercie le Puy-du-Fou de nous avoir invité à venir découvrir toutes ces innovations. Et bien entendu, j’espère y revenir en famille très bientôt !

 

Le Mystère de la Pérouse, un spectacle en immersion dans un bateau du 18ème siècle, où l’on croise de vrais acteurs et des automates dans un décors soigneusement travaillé.

 

Le Premier Royaume, ou l’histoire de Clovis, premier Roi des Francs, à l’époque de la chute de l’Empire Romain.

 

Des artisans ajoutent un côté authentique indéniable au Parc. Ce sont des vrais artistes qui vendent leurs créations sur place : ici, le Boulanger du Village du 18ème siècle.

 

Le sculpteur, un des nombreux métiers manuels de l’ancien temps qui contraste avec des technos du 21ème siècle pour finalement proposer une expérience riche aux très nombreux visiteurs.