Test : Parrot Zik 2.0

Bousculer les traditions, réussir à devenir crédible sur un marché qui n’était pas le sien il y a encore 3 ans, voilà ce qu’a réussi à accomplir Parrot dans le monde très concurrentiel des casques audio. Un tour de force d’autant plus impressionnant que mon plus ancien souvenir de la marque remonte aux kits bluetooth SIG pour la voiture, au début des années 2000 !

Après avoir perturbé le marché des casques audio en présentant le Zik en 2012, j’attendais avec impatience une v2 qui corrige l’un des points négatifs du Zik, à savoir son poids. Dès que le Zik 2.0 a été présenté, j’ai tout de suite compris que ce problème avait était réglé ! Restait maintenant à écouter ce que le Zik 2.0 réservait à mes oreilles, et à voir les innovations apportées par l’équipe d’ingénieurs de l’entreprise qui cartonne depuis quelques années, avec ses drones, mais aussi ses appareils d’écoute audio. Sous la coupe de Henri Seydoux, génial visionnaire qui a su s’entourer d’ingénieurs compétents, le Zik 2.0 est une vraie réussite. Nous allons détailler tout cela !

Le Zik 2.0, c’est un peu le Zik en mode fitness

Le design du Zik était déjà très réussi, et en tout cas aux antipodes de l’idée que l’on se faisait d’un casque. Faire disparaître le câble était simple, mais pour un casque bluetooth, il fallait aussi faire quelque chose pour les boutons de contrôle. Le Zik de première génération avait clairement marqué son époque en adoptant des contrôles insoupçonnables sur une surface tactile, une révolution, copiée depuis par les autres constructeurs.

Un pavé tactile intelligent

Sur le Zik 2.0, ils sont toujours là et ils ont même été améliorés. Le pavé tactile est ultra sensible. Lorsque vous écoutez un morceau, un simple tapotement, même un effleurement, suffit pour mettre la musique en pause.

Pour aller au morceau suivant, il faut glisser de l’arrière vers l’avant, et de l’avant vers l’arrière pour revenir au début du morceau. Pour aller au morceau précédent, il suffit de faire deux glissements successifs vers l’arrière. C’est tout simple. Tellement facile que d’autres constructeurs, comme Beats Electronics ou Plantronics, ont compris que le tactile était très pertinent pour contrôler un casque. Les deux marquent ont aussi intégré des contrôles tactiles, mais qui pour l’instant, demandent toujours une activation mécanique des touches.

Autre innovation : un capteur de présence. Si vous enlevez le casque, la musique est mise en pause. C’est génial, mais si vous courrez avec le casque, un mouvement brusque peut laisser croire au casque que vous l’avez ôté. Ça m’est arrivé plusieurs fois. Même sans courir, et si vous voulez réajuster le casque sur votre tête, il y a de grandes chances pour que la musique se mettre en pause. La première fois, j’ai cru à un problème de liaison bluetooth avec mon iPhone, mais il est évident que le système de capteur de présence est un peu trop sensible. De même, si vous dormez avec le casque (ah bon, vous ne le faites jamais ?), le contact avec l’oreiller peut induire le capteur en erreur, et là aussi, mettre la musique en pause.

Heureusement, le capteur de présence peut être désactivé dans les options, accessibles depuis l’application mobile.

Une batterie amovible sous l’oreillette gauche

Si le côté droit est tactile, le côté gauche nous réserve, comme sur le Zik, un emplacement pour une batterie amovible. Une super bonne idée, et merci à Parrot d’avoir décidé de la conserver.

Le Zik 2.0 étant légèrement plus fin que le 1, on aurait d’ailleurs pu craindre que l’autonomie n’en pâtisse. Il n’en est rien, et c’est même le contraire. Parrot annonce une autonomie de 16 heures, contre 9 pour la première génération. Sur le terrain, on n’atteint pas exactement les 16 heures, mais on peut mesurer une écoute deux fois plus longue qu’avec le Zik 1.

La partie oreillette est plus fine et le casque est donc beaucoup plus léger. Il passe en effet de 325 grammes à seulement 270 dans la version 2.0… Un soulagement pour la tête, car au bout de plusieurs heures, ces quelques 50 grammes font vraiment la différence.

Pour en finir avec l’aspect extérieur, notons des courbes beaucoup plus douces et arrondies que sur la première génération. Si l’arceau semble identique, les articulations qui lui permettent de rejoindre chaque oreillette le sont aussi. On a quand même l’impression que l’on regarde une articulation humaine. C’est à la fois beau et perturbant.

Au final, il faut rappeler que Philippe Stark est à la planche à dessin, l’homme s’inspire souvent de la nature, et Stark sait retranscrire les courbes qui plaisent dans de beaux objets du quotidien. Nous en avons ici un bel exemple.

Il est aussi intéressant de noter que ces articulations ne sont pas là que pour faire joli. Il est possible de faire pivoter les oreillettes pour faire entrer le casque dans un sac, sans qu’il ne prenne trop de place. Le précédent le permettait aussi, mais cette fois-ci, la plus grande finesse des oreillettes permet de glisser le casque dans une sacoche d’ordinateur portable. Le Zik 2.0 pourra côtoyer votre ordinateur sans avoir l’impression d’une bosse désagréable dans votre sacoche.

C’est un peu plus bas sur le casque qu’on trouve les plus grandes différences avec le premier modèle. Les oreillettes sont légèrement plus fines, proposent une forme plus organique et se révèlent plus légères. Le côté très large du premier modèle est un peu effacé. Ici, l’avant et l’arrière de l’oreillette se rejoignent. Parrot est allé jusqu’à redessiner le bouton de mise en marche et la prise jack qui ressemble à un fuselage d’avion, voire même aux formes du monstre sous-marin dans The Abyss.

La partie logicielle : un bon en avant

Comme si les améliorations déjà évoquées ne suffisaient pas à nous convaincre, on a l’impression que Parrot a voulu faire beaucoup plus fort sur tous les aspects du casque, et c’est d’autant plus vrai sur la partie logicielle.

En effet, s’il n’est pas indispensable d’utiliser l’application mobile pour profiter du casque en bluetooth, il est fortement conseillé de l’installer. Cette appli, entièrement dédiée à ce modèle précis, va étendre son potentiel de manière impressionnante.

Dès la première connexion avec le casque, on remarquera que l’interface de l’appli correspond à la couleur de celui-ci, même si on peut ensuite choisir de la modifier. Parmi les autres options, on retrouve la possibilité d’indiquer un minuteur pour la mise en veille automatique lorsque vous n’utilisez pas le casque. On peut aussi modifier ou désactiver la langue de la synthèse vocale qui vous annoncera le nom de la personne qui vous appelle.

En sortant des options, on se retrouve sur l’écran principal qui affiche le niveau de charge avec une valeur numérique, doublée d’une jolie roue pour afficher la même valeur. Au dessous, 3 options sur lesquelles vous pourrez passer un peu de temps.

Presets de stars

Comme sur le premier modèle, des paramètre présélectionnés ou « presets » vont nous permettre d’apprécier la musique selon les goûts de VIP de la musique. Après Lou Reed sur le Zik, ce sont ici d’autres people plus actuels de l’univers musical qui ont permis à Parrot de proposer des presets différents aux utilisateurs. On y retrouve par exemple DJ Jazzy Jeff, La Roux, Orel San, Sébastien Tellier, ou le génial producteur Richard Dorfmeister du duo autrichien Kruder & Dorfmeister.

Les presets vous permettront ainsi d’obtenir une couleurs différente pour votre musique. Toutefois, les options de personnalisation vont bien plus loin. Je vous en parle tout de suite : suivez le guide.

Le controle de bruit

Le Zik 2.0 est un casque avec réduction active de bruit. Il est même possible de contrôler le niveau d’isolation sonore. C’est étonnant, car de mémoire, je n’ai jamais vu ce type d’option sur un autre casque avec réduction de bruit.

Sans toucher à l’atténuation du bruit ambiant, il est possible de rajouter une captation sonore des bruits environnants.

Lorsque vous changez le mode d’isolation, le son de la musique n’est pas modifié, et vous entendez juste le bruit ambiant en surimpression sonore. On peut ainsi choisir l’une des 5 positions, de la plus isolante, parfaite pour les voyages en avions ou le métro, à la plus « aware », qui active alors des micros captant les bruits extérieurs pour nous permettre d’être attentif aux sons de la rue. Parfait pour marcher ou faire du vélo.

J’ai longuement testé tous les modes, le mode aware est par exemple très efficace pour épier les discussions de vos voisins de bureau, qui croient que vous écoutez le dernier Madeon, alors qu’en fait, vous entendez parfaitement bien tout le mal qu’ils disent de vous dans votre dos… Je pense sincèrement que cette option est l’idée la plus géniale du casque de Parrot.

Equalisation et modélisation sonore à outrance

En lieu et place d’un égaliseur classique permettant de retrouver un son pop, rock, soul, classique ou autre, Parrot vous propose de jouer avec un variateur qui vous permettra de créer une tonalité de son sur mesure. C’est loin d’être un gadget. Du bout du doigt, vous modifiez le son en passant d’un son clair et cristallin à un son plus feutré, avec plus moins de basse. C’est d’ailleurs en promenant votre doigt que vous trouverez rapidement LE son qui vous plait.

Vous pourrez également, et comme sur le premier Zik, modifier la résonance de la pièce virtuelle dans laquelle vous vous trouvez. C’est très efficace, à tel point qu’on l’ont peut prendre beaucoup de plaisir à donner de l‘ampleur à une musique que l’on aime pour la rendre encore plus présente.

Enfin, il est à noter que les ingénieurs de Parrot ont voulu nous faire un petit plaisir supplémentaire en proposant l’accès aux fréquences du son. Pour faire simple : un égaliseur paramétrique très complet vous permet de modifier 5 bandes de fréquences pour redessiner une musique à l’enregistrement un peu terne, ou au contraire, rendre des basses un peu moins présentes, ou une voix un peu plus cristalline. Un détail sympa : il est possible de créer des réglages différents dans l’égaliseur pour chaque morceau. La prochaine fois que vous ré-écouterez ce morceaux, le réglage sera reproduit comme vous l’avez configuré. Et ça marche pour tous les morceaux de votre bibliothèque !

Et les points négatifs ?

Difficile de trouver des aspects négatifs au Zik 2.O Je n’ai jamais trouvé de produit parfait, et sans doute parce qu’il est français, je suis un peu chauvin, mais en toute sincérité, je n’arrive pas à trouver de vrais défauts à ce casque.

Parmi les points d’amélioration que j’aimerais tout de même faire passer aux ingénieurs qui ont conçu ce casque, voilà ce que l’on pourrait imaginer pour une version 3 :
– un système permettant d’activer rapidement les micros extérieurs sans passer par l’appli, peut-être via une gesture spécifique sur la zone tactile ?
– la possibilité de régler le niveau de sensibilité du capteur de présence
– la possibilité de réduire encore le souffle que l’on peut encore détecter lors de passages silencieux.

Profitez-en pour redécouvrir la musique

Je n’ai pas beaucoup parlé de la qualité du son. Elle dépend aussi beaucoup de la source que vous écoutez, car du côté du casque, le son est vraiment très très bon, et peut  être de toute façon customisé par le biais des presets et égaliseur. Mais si vous écoutez des Mp3 tout pourris, vous ne ferez pas honneur à votre casque, ni plaisir à vos oreilles.

En revanche, lors de l’achat d’un Zik 2, vous avez en ce moment deux semaines d’accès gratuit à Qobuz, une plateforme d’écoute et de vente de musique en haute définition du son. Par exemple, Qobuz propose le format FLAC, une extraction 16 bits 44 khz non compressée de la musique, et qui propose donc une qualité identique à celle du CD. Ecoutez un Flac puis un Mp3, et vous entendrez sérieusement la différence… En mode offline, pensez aussi que vous pouvez écouter du son non compressé depuis iTunes, mais sur un format propriétaire et sur Android, le lecteur Double Twist player est compatible avec les FLAC.

Le verdict après trois mois de test intensif

Difficile de revenir à mon Zik 1.0 après avoir testé le Zik 2.0 dans la durée (et je ne vous raconte pas le passage à un casque normal). La principale différence concerne le poids et le confort. Avec le Zik, il m’est impossible de passer deux heures sans ressentir de douleur. Il est lourd, et les oreilles chauffent.

Avec le Zik 2.0, on ne ressent plus aucune gêne. Le casque est plus léger, plus confortable, l’isolation est aussi bonne, mais l’ergonomie et la foule d’options supplémentaires viennent y ajouter des avantages très agréables.

Encore une fois, l’association de Parrot avec Philippe Stark fait des merveilles. On sait déjà que le Zik Sport sera le prochain produit à découvrir, après sa présentation au CES 2015, mais c’est encore un produit au stade de concept qui n’arrivera sans doute pas avant le CES 2016.

Pour conclure sur le Zik 2, je crois que, pour une fois, le slogan d’un constructeur n’est pas galvaudé. Parrot nous présente le Zik 2 comme le casque audio le plus avancé du monde. Je n’ai pas utilisé tous les casques audio du monde, mais je vais simplement faire confiance à mes oreilles, qui elles, en ont testé un très grand nombre. Je vous confirme ce qu’elles en pensent : le Zik 2 est le meilleur casque que j’ai pu utiliser de toute ma vie !