Until Dawn : test du jeu d’horreur sur PS4

Entre survival horror et film interactif, Until Dawn est une expérience à vivre sur PS4

Les amateurs de jeux d’horreur sur PS4 l’attendaient avec impatience, il faut dire que depuis son annonce sur PS3, Until Dawn en a parcouru du chemin. Fraîchement débarqué sur la dernière-née de Sony, le jeu de Supermassive Games reprend les codes des slashers movies pour mieux vous foutre les jetons. Tous les éléments nécessaires à un arrêt cardiaque sont réunis : chalet isolé niché dans les hauteurs d’une montagne, nuit d’hiver glaciale, psychiatre un brin fêlé et pour couronner le tout une menace planant sur les bois de Blackwood.

Bienvenue chez le psy :)

Bienvenue chez le psy. 🙂

Vous ne serez pas seul à survivre à cette nuit, 8 gamins que sont Sam, Josh, Mike, Jessica, Matt, Emily, Chris et Ashley seront placés entre vos mains pour le meilleur et pour le pire. Vous aurez jusqu’au petit matin pour ne pas tomber dans les griffes de votre adversaire dont l’identité restera secrète pour le bien de tous.

L’aventure est découpée en 10 chapitres, reliés les uns aux autres par des séances avec le fameux psy qui n’est autre que, tenez-vous bien, Peter Stormare, un acteur à la filmographie longue comme une lame de couteau sous la pleine lune. Ce dernier nous met face à nos décisions, à nos plus grandes peurs remettant ainsi en question nos choix moraux. Une façon d’apporter un peu de profondeur à l’histoire qui jongle entre « jumpscares » et twists pouvant occasionnés quelques belles morts.

Si vous aussi vous êtes phobique des chevaux...

Si vous aussi vous êtes phobique des chevaux…

Si vous avez suivi un tant soit peu la campagne de communication autour du jeu, vous savez qu’Until Dawn tourne autour de choix. On pense immédiatement à Heavy Rain du studio Quantic Dream qui partage les mêmes mécaniques. Le gameplay alterne entre phases toniques de QTE justifiées très souvent par des courses poursuites et phases d’exploration dans des environnements clos. C’est par le biais de ces QTE que vous déciderez du sort de chacun, en empruntant un embranchement précis. Les joueurs fuyant les quick time events peuvent faire leur valise, l’une des forces d’Until Dawn tourne autour de ce principe de gamedesign.

On regarde Hayden dans son bain, mais c'est bien parce qu'on est obligé !

On regarde Hayden dans son bain, mais c’est bien parce qu’on y est obligé !

La question de l’équilibre entre phases d’exploration et QTE se pose forcément et sur ce point, les développeurs ont réussi leur coup puisque les séquences de QTE s’intensifient au fur et à mesure de l’aventure. Les phases d’exploration permettent quant à elles de faire un peu diminuer sa fréquence cardiaque et de dénicher par la même occasion des objets venant éclairer certaines zones d’ombre de l’histoire.

Brochures, objets perdus, ou plus surprenant, des totems prémonitoires qui viennent, comme leur nom l’indique, prédire un événement possible à éviter ou non. Une idée suffisamment singulière pour que l’on se prête au jeu de la fouille et surtout pour garder le joueur en alerte permanente…

Mais à quoi pense-t-elle ?

Mais à quoi pense-t-elle ?

Forcément, après avoir pris connaissance de l’événement, qui peut être aussi bien un conseil, un danger, qu’une mort potentielle, vous vous demanderez sans cesse quand sous quelles conditions cet événement se déclenchera.
On notera juste quelques longueurs qui auraient pu être évitées pendant les phases d’enquête, mais rien de dramatique.

La majeure partie du temps, votre personnage sera accompagné d’un autre. Si les déplacements en vue à la troisième personne n’ont rien d’innovant, celui de la tête en revanche l’est déjà un peu plus avec une utilisation de la gyroscopie. Souvent équipé d’une source lumineuse (lampe frontale, torche, etc), il suffit de tourner son regard dans une direction pour, par exemple, regarder si un objet traîne sur le sol. C’est donc une utilisation intelligente de la DualShock 4 qui est trop souvent limitée dans la plupart des jeux à ses fonctionnalités primaires.

Finalement, est-il vraiment si méchant ce clown ?

Finalement, est-il vraiment si méchant ce clown ?

Supermassive Games ne s’est pas arrêté en si bon chemin puisque les séquences de QTE en appellent elles aussi à la gyroscopie de la manette. Hormis les cas où il vous sera demandé d’être le plus immobile possible ou de viser des cibles à l’écran, les autres mouvements vous feront faire du sport. Si l’idée de vous remuer sur votre canapé vous effraie, le jeu vous permet à tout moment de switcher sur une configuration de commande plus « standard » mais forcément moins fun pour un jeu comme Until Dawn. La formule ne plaira pas à tous, mais elle a au moins le mérite d’apporter un peu de fraîcheur au genre.

Dans Until Dawn, la narration occupe une place de choix. Malgré cela, elle peut être bousculée par vos choix. Suffisamment pour laisser une liberté certaine au joueur tout en conservant la solidité de ses twists. C’est pourquoi le choix des développeurs s’est porté tout naturellement sur la structure des slashers.

Death is in the air ♫

Death is in the air ♫

Outre les répercussions déjà citées, vos choix entraîneront non seulement des évolutions dans la personnalité des protagonistes, mais également sur l’affinité entre chacun. Ces changements sont représentés dès lors que l’on met le jeu en pause, avec une présentation qui rappellera celle de certains jeux de rôles. Contrairement à ce que l’on peut penser, ces baromètres influent réellement sur les relations entre les personnages, particulièrement sur les binômes. Mais le jeu ne vous prendra pas en traître puisqu’il affiche sous la forme de papillon (en s’inspirant du fameux effet), si un choix aura de réelles répercussions sur le déroulement de votre histoire.

Rien de tel qu'un flingue pour se gratter le menton

Rien de tel qu’un flingue pour se gratter le menton.

Côté réalisation, Until Dawn emprunte le même moteur que Killzone: Shadow Fall et s’offre ainsi un rendu plus que convaincant. Avec ses plans fixes ou légèrement mouvants lors de phases de QTE, le jeu nous met en condition rapidement. Le choix du cast confirme son aspect de film interactif avec des têtes connues telles que Hayden Panettiere, révélée par son rôle de cheerleader dans Heroes ou Peter Stormare repéré notamment dans Prison Break. Se pose alors la question du doublage qui sans surprise est bien plus convaincant en version originale. Cependant, la VF ne s’en sort pas si mal et fera largement l’affaire pour les anglophobes.

Les adeptes de films d’horreur connaissent l’importance de la bande-son. Celle d’Until Dawn ne réinvente rien avec des morceaux inquiétants ou à l’inverse plus brutaux quand le rythme du jeu s’accélère. Simple mais efficace.

Welcome to the hotel California ♫

Welcome to the hotel California ♫

Si le cast est super bien rendu à l’écran, on sent que l’obscurité générale du titre cache quelques faiblesses en termes de modélisation. Les plans de nuit camouflent ça avec brio et plonge le joueur dans une atmosphère froide et anxiogène. Merci aux jeux de lumière qui y contribuent grandement.

Alors combien de temps vous faudra-t-il pour en voir la fin ? Comptez 6 heures environ, 2 de plus si vous êtes du genre à fouiner dans chaque recoin. Si vous accrochez à l’histoire et à ses personnages, les multiples embranchements et fins possibles assurent une certaine rejouabilité au titre. Mais est-ce suffisant pour justifier son achat aux prix fort, ça c’est à vous d’en décider.

En bref : 4/5

Une expérience réussie, mais pour un prix élevé rapporté à la durée de vie

Pour

Une bonne histoire
Des acteurs crédibles
Une vraie rejouabilité

Contre

Une durée de vie courte