Batman Arkham Knight : le test

À l’image de la trilogie cinématographique de Christopher Nolan, Rocksteady met fin à la sienne de la plus belle des manières avec la sortie du troisième et dernier épisode Arkham. Après Asylum et City, dont beaucoup se sont inspirés, le studio anglais a franchi le pas de la next-gen pour le plus grand bonheur des fans.

Un Batman qui sonne le point d’orgue de la série Arkham de Rocksteady

Suite directe de City, Arkham Knight nous plonge dans une Gotham désertée suite aux actions de l’Epouvantail. Je resterai volontairement évasif à ce sujet pour vous préserver la surprise. On peut néanmoins dire que le scénario d’Arkham Knight monte en puissance au fur et à mesure des apparitions de l’Arkham Knight, un personnage mystérieux qui parlera aux lecteurs de comics. Pour mettre tout le monde à niveau et créer un semblant de surprise, Rocksteady s’est senti obligé d’apporter sa touche avec des scènes marquantes pour un final pas forcement au niveau. Difficile de rivaliser avec la justesse d’écriture que peuvent apporter les équivalents papier. Par chance, d’autres super vilains ne se feront pas prier pour venir vous chercher des poux, à commencer par l’Epouvantail qui se montre plus discret que par le passé. Un vrai regret quand on se remémore son oeuvre dans Arkham City.

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Batman : Man of Style

Mort à la fin de City, le Joker, lui, n’aura jamais été aussi présent étonnement. Batman a le malheur de souffrir d’hallucinations, c’est par ce biais que l’homme au sourire ravageur refait surface, et quel come-back ! On assiste à un vrai combat psychologique pour Bruce qui voit son pire ennemi le déstabiliser comme jamais.
En essayant de satisfaire tout le monde, Rocksteady conclut sa trilogie avec une révélation qui ne sera pas comprise de tous et qui pourtant changera à jamais la vie du milliardaire.

Batman fait du tourisme à Gotham City

La vôtre (de vie) sera également bouleversée en découvrant une Gotham plus grande, plus dark, plus triste que jamais. Les développeurs nous montrent une fois de plus tout leur talent et confirment au passage leur maîtrise du level design, du game design, de tout ce qui finit par design en fait.

C’est sous une pluie battante que l’on découvre avec émerveillement chaque quartier de Gotham City, chacun jouissant d’une identité propre : le port, le quartier des affaires, Chinatown, aussi bien sur terre que dans les airs, on se délecte à se perdre dans la ville. Vous aurez vite matière à vous occuper car les quêtes annexes pullulent ! Derrière le duo Arkham Knight/l’Epouventail se cachent d’autres super vilains à la plastique tout aussi léchée. Double Face, Deathstroke, Man-Bat, le Pingouin et d’autres viennent gonfler le casting avec des objectifs secondaires qui leurs sont propres.

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Manque juste les meilleurs kebabs

La Batmobile : beaucoup, passionnément, un peu trop ?

Outre un contenu conséquent, le gameplay du jeu s’est affiné avec un ajout majeur : la Batmobile. Demandé à corps et à cri par les fans, le bolide est évolutif en fonction des upgrades proposés par Lucius Fox. Armes plus puissantes, intégration d’une charge IEM, le choix sera vôtre. Rocksteady a mis le paquet sur cette nouveauté qui se traduit par une présence trop appuyée de la Batmobile pendant notre reconquête de Gotham. Arkham Knight a clairement été bâti en conséquence avec une aire de jeu plus vaste et des voies plus larges. Sur simple pression d’un bouton, vous pourrez appeler à tout moment votre engin pour rejoindre votre prochaine mission, prendre part à une course poursuite contre des hommes de main de l’Arkham Knight ou même basculer en mode tank et détruire toute menace qui oserait se dresser devant vous. Dans une forme ou dans l’autre, la Batmobile se veut vraiment maniable et clairement orientée arcade. Un comportement jouissif pendant un temps, mais qui finit malheureusement par lasser quelque peu.

Rocksteady a pourtant réfléchi à varier les usages : entre les points d’amarrage tirés par le véhicule, la destruction d’armes de défense ou encore les passage de toit en toit, il y a de quoi prendre du plaisir. Et pourtant l’utilisation imposée et répétée de l’appareil contre les tanks de la milice peut laisser perplexe.
Je reste convaincu qu’Arkham Knight n’avait pas besoin de la Batmobile pour briller. Cela ne m’a pas empêché de prendre mon pied et de m’éjecter à maintes reprises du véhicule avant de planer au-dessus de la pègre de Gotham.

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Fan de corde à sauter depuis sa plus tendre enfance

La baston dans Batman Arkham Knight

La Batmobile mise à part, Rocksteady s’est attaché à peaufiner encore un peu plus le gameplay au sens large avec des ajustements ici et là et quelques ajouts notables. On commence par le système de combat qui a grandement contribué à la réputation de la série. Plus dynamique que jamais, il est désormais possible d’envoyer valdinguer les ennemis dans le décor avec des contres lancés, mieux encore, si votre opposant est entouré d’une aura bleue, vous pourrez avec une pression de deux boutons jouer avec votre environnement pour porter le coup final. Toujours dans cette optique de proposer toujours plus de neuf, les combats en duo font leur apparition avec la possibilité de jongler entre Batman et son partenaire. Cette collaboration donne parfois lieu à des combos épiques. Un spectacle visuel qui ne révolutionne pas pour autant les combats.

Les phases d’enquête

Entre deux affrontements, vous aurez l’occasion de souffler avec les phases d’enquête introduites par le prequel Batman Arkham Origins. On devient alors monteur-cadreur puisqu’il vous sera demandé de rembobiner et d’accélérer une scène afin d’en déceler des indices pour progresser. Des séquences au rythme ralenti qui font du bien tout comme les quelques nouveaux jouets de Batou. Parmi les gadgets qui méritent d’être cités, on trouve le synthétiseur de voix, pratique pour disperser une patrouille ou demander l’ouverture d’une porte, et un dispositif pour pirater les drones.
Les approches possibles se multiplient et c’est l’une des raisons qui fait de ce Batman Arkham Knight un « must have ».

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Batman est persuadé que personne ne le voit quand il se baisse. C’est mignon.

Et ce n’est pas fini ! Les attaques par intimidation renforcent encore un peu plus le côté violent du jeu en permettant d’éliminer 3 adversaires coup sur coup, avec un ralenti du plus bel effet. Un ballet de coups dont seul Batou a le secret. Pratique pour initier une phase d’infiltration. Justement parlons-en, dorénavant, Batman peut rejoindre d’un coup de grappin un conduit d’aération pour se retrouver en un quart de seconde sous le plancher. La classe internationale quoi !

Malgré quelques défauts, Arkham Knight est un véritable départ en beauté pour Batman

Plus spectaculaire, plus garni – merci Nigma -, mieux fini, les développeurs ont bossé d’arrache-pied pour nous offrir l’expérience Batman ultime. La Batmobile a beau être sur-vendue, elle n’en reste pas moins un élément intéressant.
Batman ne manque plus de rien pour convaincre les derniers joueurs réticents, et pour ça il gagne la note de 4/5.

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